Celui qui osera pénétrer dans les installations d’Enora Lalet devra être prêt à la surprise, au danger. Le spectateur est une Alice que l’artiste invite à traverser la frontière de l’œuvre, et à prendre part à l’action en se confrontant à ses propres rêves, ses propres souvenirs d’enfance. A la cruauté et à la vulnérabilité de l’enfance.
Il y a du théâtre, il y a de la sculpture, de la peinture, du costume. C’est un petit monde que l’artiste a mis en scène, autour d’une unique action qui sera le thème exploré et qui rappellera un rituel archaïque. Un sacrifice ? Mais lequel ? Les créatures qu’elle y fait vivre ont une étrange grâce féérique, ou une extravagance surréaliste. Elles évoluent lentement derrière une ambivalente barrière de ballons. Et puis il y a nous, les spectateurs. Enora Lalet nous offre plusieurs possibilités, mais souvent nous entrons dans l’espace de l’œuvre : une interaction se forme avec sa ou ses créatures. Et l’insécurité naît. L’installation ne prendra vie que quand la présence du spectateur y fera peser une menace. Une fascinante contradiction que l’artiste explore : Les rêves et l’innocence apparaissent dans le bref instant où nous les mettons en danger.
Vous prendrez bien une part de rêve? 2015
Installation vivante et participative réalisée les 16, 17, 18 Septembre 2015 à Bordeaux dans le cadre du parcours d’art en appartements HORS LITS, un événement labellisé par Leonardo Montecchia / Cie La Mentira.
Social Animals 2015
EASTWEST FESTIVAL à l’Alliance française de Dehli pour l’exposition Social Animals à New Dehli en 2015.
Avec le soutien de Ethnic India, CG33 et Mairie de Bordeaux). Plus d’infos
Danseurs : Mélodie Serena et Deepak Kurmi Shivaswamy
Installation vivante réalisée dans le cadre d’une résidence d’artiste au Niv’art Centre de New Dehli (Inde) en Mars 2015 avec une grande quantité de laines recyclées et de ballons à l’hélium. La proposition artistique met en relief la dualité entre le sauvage et le social.
Chess 2013
GoWest Festival au Günestheater de Frankfurt en septembre 2013
Une réalisation soutenue par Color Rare.
Chess, un jeu de dames de 64 ballons gonflés à l’hélium, remplis de pigments colorés et de matières alimentaires en poudre, annotées méticuleusement par gamme chromatique au bord de la table. Dans un duel hégémonique, à tour de rôle, les joueuses explosent sur quatre mètres la totalité des ballons à l’aide de fourchettes géantes.
Legs 2013
Inauguration du cabinet d’architecture King Kong à Bordeaux en Juin 2013.
Réalisation soutenue par LVDA.
Performers : Mélodie Serena, France Sahadjian, Enora Lalet
Legs est une installation vivante, culinaire et polysensorielle Legs conçue pour être vue à travers la grande vitrine du Calvé où trois fenêtres donnent à voir des paires de jambes dans des univers oniriques indépendants. Tandis que des jambes habillées de franges de carottes se balancent dans un aquarium géant avec des poissons, d’autres sont alanguies sur un gazon faisant pousser des graines germées alors que des guiboles noires à pois de crème fraîche s’agitent sous une pluie de billes de tapioca.
Blow Up Yourself 2013
Performance pour la galerie L’ENVERS (Bordeaux) Mai 2013.
Performer : Mélodie Serena
Il faut d’abord entrer dans l’œuvre, crever brutalement sa surface. L’artiste a muni chaque spectateur d’une arme, qui semblerait bien inoffensive (un simple piquant) si la frontière de l’œuvre n’était pas aussi vulnérable (des ballons de baudruche blancs). Les spectateurs, après cette profanation préliminaire, pénètrent bruyamment dans l’espace de l’œuvre.
Celui-ci rappelle le temple indien, avec son musicien karnatique et sa divinité dansant lentement, blanche et pure, délicatement soulevée de terre par un nuage de ballons blancs, silencieuse, irréelle. Les spectateurs l’entourent, armés. Le rituel peut commencer. La divinité danse, s’offre. Les spectateurs piquent, crèvent. Ont-ils conscience de ce qu’ils tuent ? Et pourquoi la créature s’offre-t-elle ? Oseront-ils donner le coup de grâce à ce rêve ? Enora Lalet a le don de nous placer devant nos propres contradictions. (texte : Stéphanie Vendryes)
Hurt 2012
Installation vivante, culinaire et sonore réalisée en octobre 2012 aux Vivres de l’art (Bordeaux) pour Curiositarium III (cabinet de curiosités).
Performers : Mélodie Serena, Sarah Clauzet.
Bande son MooX
Ça commence avec un stand de tir, comme dans les foires de notre enfance. Le spectateur n’est-il pas venu pour rêver ? Il y a deux cibles… deux victimes. A nous de tirer. Des ballons-cibles qui flottent derrière leur cage, et puis au milieu : une tête. Deux têtes.
Deux corps humains, mais ils ne sont pas humains : peints, costumés en encadrés, ces deux victimes potentielles sont de l’étoffe de nos rêves, des créatures de nos contes. Elles sont là, offertes. En danger. Le souvenir d’enfance deviendra-t-il cauchemar ? A nous le choix de l’arme à feu : Enora Lalet nous propose un arsenal de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. Elle nous invite à jouer, à mettre un pied dans cette installation surréaliste, à devenir le personnage qui va tout changer. Mais l’artiste contredit encore nos attentes. Car l’arme que le spectateur aura osé prendre s’effondrera dans sa main, comme une nouvelle hallucination. (texte : Stéphanie Vendryes)
Tempête 2011
Alios, Sculptures dans la ville à La Teste De Buch en Septembre 2011.
Performers : Sarah Clauzet, Océane Massicaut, Sabine Ignasi, Mélodie Serena
Bande son : Sacha Bernardson
Performance déambulatoire et transdisciplinaire, mêlant corps humains, installations et costumes éphémères invitant le spectateur dans un univers onirique, gastronomique et sonore. Découpé en plusieurs pièces intimistes, Tempête raconte des scénettes absurdes à cheval entre le polar et la mythologie.
Mad Cakes 2011
Festival Recidive à l’Université Michel Montaigne Bordeaux III, le 13 Septembre 2011.
Bande son : Sacha Bernardson
Cette installation invitait le public à la rencontre d’un tableau vivant, sorte de dinette orgiaque perturbé de rires agaçants. Le culinaire et le body painting transforme le corps, l’habille et joue avec les représentations collectives dans un métissage des codes visuels.
Epluchées 2011
Installation proposée au 308-Maison de l’architecture avec Julia Bartolini pour l’évenement S’adapter pour durer.
Montage vidéo: JOFO
Performers Michael Merino & Julia Bartolini
Epluchées met en lumière la rencontre entre couture et culinaire dans un univers de lambeaux de tissus, de peaux d’orange et d’épluchures de pommes à travers une vitrine séparant le public de la scène. Seul le son de l’épluchure parvient à l’oreille de ce dernier.
Cooking Body in Fridge 2010
Avec la participation de plusieurs plasticiens et performers, cette performance déambulatoire se déroulait en décembre 2010 aux Vivres de l’art (Bordeaux).
Cette cuisine des corps défilant à la frontière de plusieurs disciplines, de plusieurs genres, de plusieurs élaborations artistiques et utilisent le détournement autour du design du vêtement, de la coiffure, du mouvement…
Les installations d’Enora Lalet, dans lesquelles s’entremêlent textiles et corps humain, organique et nourriture, intègrent des objets et matériaux variés. Autant d’éléments de fantaisie et de grotesque qui font de ses pièces éphémères des installations hybrides, souvent proche de l’univers des contes et légendes, univers pleins de secret et de pièges. Le décalage qui se fait entre les surfaces séduisantes, les connotations souvent angoissantes des sujets évoqués et le travail polysensoriel des installations vivantes, invite à appréhender l’oeuvre aux deux niveaux de l’émerveillement visuel et de l’analyse critique. Ce positionnement plastique crée un nouveau type d’expérience sculpturale qui laisse libre cours à l’imagination du visiteur.
The living installations in which are intermingled textile and human body, organic and food, are made of diverse objects and materials. So many fancy elements or grotesque ones that gives her ephemeral plays a hybrid character, very close to the universes of tales and legends, always full of traps and secrets. The work is the origin of a gap between its enticing surfaces and the harrowing connotations of its subjects. The polysensorial work of culinary, textile and sound structures thus invite the public to comprehend the whole work at a double level: visual wonder as well as critical analysis. This visual commitment creates a new type of sculptural experience that gives free rein to the visitor’s imagination.